Bienvenue dans le monde des choix thérapeutiques ! Huiles essentielles, plantes, médicaments : quand la chimie naturelle et la chimie de synthèse se disputent le devant de la scène, pas facile de s’y retrouver. Un produit naturel est-il vraiment meilleur pour la santé ? Et si la réponse résidait plutôt dans l’adéquation de nos choix à nos besoins individuels ? Explorons 5 idées reçues sur la supériorité du remède naturel par rapport au produit de synthèse !
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Idée reçue n°1 : un traitement naturel peut tout guérir
Plantes et médicaments
Dans les pratiques médicales traditionnelles, dites médecines douces ou « naturelles », on peut utiliser les plantes, les massages, et même la méditation pour se soigner. Dans ce domaine, il faut bien admettre que certaines croyances font toujours recette. Celle qui consiste à se dire « je me soigne au naturel car c’est moins nocif pour la santé, et tout aussi efficace » en est un bel exemple ! D’où vient ce mode de raisonnement ? Voyons cela…
Il y a encore une centaine d’années (à l’échelle de l’humanité, c’est assez peu 😏), on disposait de moyens plutôt limités pour se soigner. La découverte des vitamines date de 1912, et celle du premier antibiotique (la pénicilline) de 1928. Comment faisait-on avant ? On utilisait ce qu’on trouvait dans la nature. Végétaux, substances minérales, champignons, et autres ressources naturelles étaient dédiées à l’alimentation et aux soins du corps et de l’esprit.
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Médicaments et principes actifs
À l’heure actuelle, de nombreux médicaments sont des dérivés de ces substances naturelles. Le but de la chimie pharmaceutique est d’en extraire les molécules pour synthétiser leurs principes actifs. Cela permet d’amplifier l’action des composants thérapeutiques. Par exemple la curcumine, le composé principal de la racine de curcuma, est un antioxydant plus concentré en actifs que la racine entière réduite en poudre.
On retrouve les principes actifs dans les médicaments vendus en pharmacie, ou sous forme de compléments alimentaires. Même si la nature est bien faite, une plante entière n’a pas toujours la même puissance que certains de ses principes actifs pris isolément. Or, c’est la concentration en actifs qui garantit l’effet thérapeutique. Ce dernier dépend aussi de la variété de la plante, de ses conditions de croissance, de sa récolte et de sa préparation.
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Variabilité de la dose thérapeutique
La nature est complexe. Les remèdes naturels peuvent manquer de précision, et surtout de la concentration nécessaire pour traiter des affections graves ou difficiles à soigner. Par exemple, certaines plantes peuvent soulager les symptômes d’un rhume, mais pas éliminer complètement un virus. Par ailleurs, la variabilité naturelle des actifs peut rendre plus difficile l’évaluation de la juste dose, et ainsi compromettre l’efficacité du traitement.
L’aspirine par exemple est une molécule de synthèse. Elle est efficace pour soulager la douleur et réduire l’inflammation, notamment parce qu’elle est dosable avec précision. En revanche, la concentration en principes actifs des écorces de saule dont elle provient peut varier. Cela rend plus compliqué le contrôle de la dose et de son efficacité ! Sans parler du mode d’administration (décoction, infusion ?) qui peut influencer l’absorption des actifs.
À noter : on n’utilise pas l’écorce de saule ou le curcuma pour soigner les mêmes maux, même si tous les deux sont des anti-inflammatoires naturels !
Idée reçue n°2 : un traitement naturel n’a pas d’effets indésirables
Faux ! Par exemple, les huiles essentielles sont 100 % naturelles, mais redoutablement puissantes. Un surdosage, et c’est la catastrophe ! Elles peuvent provoquer des inflammations, des brûlures, voire une intoxication. C’est pourquoi certaines sont déconseillées aux femmes enceintes et allaitantes, aux nourrissons, et aux personnes ayant un terrain allergique.
Le linalol, substance naturelle issue de l’huile essentielle de lavande, est mal toléré par les personnes qui souffrent d’un terrain atopique (allergique). Il provoque des réactions cutanées. Pourtant, il ne viendrait à l’idée de personne de se priver des bienfaits de l’huile essentielle de lavande ! Les effets indésirables de ces huiles sont justement la preuve de leur efficacité.
Toutefois, ce qui nous fait préférer les traitements naturels aux remèdes de synthèse est justifié. Les molécules végétales issues des plantes utilisées en phytothérapie, comme celles des huiles essentielles en aromathérapie, sont en affinité avec la physiologie humaine. Leur trace ne persiste pas dans le sang. Elles sont éliminées une fois leur mission accomplie.
Ce n’est pas le cas des molécules de synthèse, plus difficilement dégradables. Les molécules non-naturelles nécessitent une action de nettoyage plus important (par le foie et les reins), afin d’éliminer les résidus chimiques qu’elles entraînent. C’est l’accumulation de ces particules difficilement dégradables qui, à long terme, devient nocive pour la santé.
Par naturel, il faut entendre : en adéquation avec la physiologie humaine. Les composés naturels sont plus facilement assimilables, et leurs résidus ne persistent pas dans l’organisme.
Idée reçue n°3 : un médicament artificiel provoque d’autres maladies
La médecine occidentale a tendance à séparer chaque partie du corps à soigner. De ce fait, elle prescrit un médicament qui va traiter telle partie, un autre médicament qui va en traiter une autre, et on se retrouve avec une pile de remèdes divers et variés ! Cet effet cocktail est néfaste pour l’organisme. Il entraîne une surcharge médicamenteuse qui pèse sur le foie et les reins, les principaux organes en charge de l’élimination des substances nocives.
En réalité, c’est l’excès de médicaments qui est nuisible, ainsi que l’inadéquation du médicament avec le problème à traiter, et non le médicament lui-même. Ce dernier n’est qu’une ressource, un outil, qu’il faut savoir administrer et doser. Certains médicaments sont largement plus puissants qu’une plante. C’est un critère à prendre en compte en cas de pathologie sévère et invalidante, et surtout lorsqu’il faut agir vite pour préserver sa santé.
Idée reçue n°4 : ce qui est naturel est forcément meilleur pour la santé
Les produits naturels, commercialisés sous les étiquettes « bio », « naturel » et « sans additif », sont toujours associés au fait qu’ils sont intrinsèquement bons pour la santé. Le marketing est passé par là ! La tendance vers un mode de vie plus « vert », plus écologique, renforce l’idée que le naturel est préférable dans tous les domaines. Pourtant, la nature peut aussi être le piège de nombreuses substances nocives.
Les champignons sauvages peuvent être toxiques. Les pollens, naturellement présents dans l’air, peuvent provoquer des réactions respiratoires graves. Les plantes peuvent contenir des composés nuisibles. Tout ce qui existe dans la nature n’est pas forcément bon pour la santé. Les maladies elles-mêmes font partie de la nature. Sont-elles bénéfiques alors qu’elles exercent des effets délétères sur notre organisme ?
Ce qui compte, c’est la pertinence de la réponse thérapeutique.
Idée reçue n°5 : ce qui est artificiel est dangereux pour la santé
On se méfie, à juste titre, des produits chimiques et autres additifs artificiels à cause des effets secondaires qu’ils provoquent. Il est vrai que lorsqu’il existe des alternatives naturelles, on aurait tort de s’en priver. Pourtant, il serait bien trop simple (et excessif) de diaboliser tout ce qui est artificiel. De nombreux médicaments de synthèse ont contribué à sauver des vies et à améliorer la qualité de vie de nombreuses personnes.
Par ailleurs, on ne peut contester la réglementation stricte et les normes de sécurité qui entourent la fabrication d’un médicament. Enfin, quid des implants médicaux et des prothèses, essentiels pour restaurer la santé et la mobilité ? Ces dispositifs sont également soumis à des processus d’approbation rigoureux, et à des contrôles de qualité pour garantir leur sécurité et leur efficacité.
📌 Personnellement, j’ai pris depuis longtemps de la distance avec l’éternel débat entre le naturel et le non-naturel dans le domaine de la santé. Ce qui compte vraiment, c’est de choisir des ressources thérapeutiques adaptées à sa problématique, en fonction des besoins uniques de son organisme. En énergétique chinoise par exemple, on choisit de préférence des moyens thérapeutiques naturels, mais sans exclure les remèdes de synthèse lorsque c’est nécessaire.
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