Vous pensez que « c’est le stress » quand une maladie ne vous lâche pas ? Vos soucis de santé se répètent inlassablement malgré tous vos efforts pour vous en sortir ? En toute logique, vous pensez que c’est « psychosomatique ». Avant de courir chez le psy, ou de vous mettre à la méditation ou au yoga, lisez cet article. Quand l’esprit agit sur le corps pour exacerber les symptômes d’une maladie, je vous livre ici la bonne méthode pour vous en sortir.
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Regarder les choses en face
Prendre la maladie psychosomatique au sérieux et sortir du déni
Quand on souffre d’une maladie, la première chose à faire est de la prendre au sérieux. On ne se contente pas d’accuser le stress ! Ce dernier n’est qu’un facteur parmi d’autres pouvant entraîner des réactions physiologiques ou psychologiques, mais il n’est pas la cause de toutes les maladies. Cette prise de conscience est une étape importante. C’est un processus qui nécessite de regarder les choses en face afin de s’occuper de sa santé. Si l’on minimise les symptômes d’une maladie en les attribuant à des facteurs psychologiques et au stress, on retarde le diagnostic et la mise en place d’un traitement adapté. Une maladie dite « psychosomatique » est une maladie réelle.
Identifier si les facteurs psychologiques entrent vraiment en ligne de compte
Dans un second temps, on identifie si réellement les facteurs psychologiques influencent, ou non, le souci de santé. Dans la maladie psychosomatique, par définition, les symptômes sont systématiquement aggravés par le psychisme. Or, certaines maladies, même celles réputées psychosomatiques comme les poussées d’eczéma, les crises de migraine ou les pics d’hypertension ne sont causées ni par le stress, ni par le psychisme. Certes, ce dernier peut exacerber (aggraver, intensifier) les symptômes, mais il n’est pas la cause de la maladie. Faire cette distinction est fondamental pour ne pas passer à côté du traitement des causes réelles de votre problème de santé.
Une maladie psychosomatique est une maladie réelle dont les symptômes sont aggravés par le psychisme, sans que celui-ci ne soit la cause de cette maladie.
Analyser les périodes de répit et de crises
Pour qu’une maladie soit qualifiée de psychosomatique, elle doit être aggravée par des facteurs psychologiques causant un stress qui se répercute sur le corps. Vous pouvez suivre plusieurs approches pour savoir si votre souci de santé relève de ce cas de figure :
- Tenir un journal de santé : notez quotidiennement vos symptômes, leur intensité et leur durée ; en parallèle, notez les événements stressants, ou les périodes de stress prolongé. Comparez-les avec les fluctuations de vos symptômes pour identifier une corrélation possible.
- Essayer des techniques de relaxation : pratiquez une ou plusieurs techniques de gestion du stress telles que la méditation, le yoga, la respiration profonde. Vous pouvez même entamer une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Notez si ces techniques apportent une amélioration de votre état de santé.
- Analyser les périodes de répit et de crise : observez si vos désagréments de santé diminuent lors de vacances ou de périodes de moindre stress. Identifiez les facteurs spécifiques de stress qui semblent déclencher ou aggraver les choses.
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Dissocier la cause de la maladie et les symptômes proprement dits
Causes génétiques et hérédité familiale
Les causes d’une maladie sont le plus souvent d’origine génétique, c’est-à-dire qu’on hérite d’un terrain familial qui prédispose à certains troubles de santé. Par exemple, l’asthme, le diabète, la migraine, certaines maladies inflammatoires de l’intestin ont une composante génétique significative. Traiter la cause peut alors s’avérer complexe car elle est inscrite naturellement en nous. Par ailleurs, de nombreuses maladies chroniques obéissent à des facteurs déclenchants. Vu sous cet angle, la véritable cause n’est pas le facteur qui déclenche l’exacerbation des symptômes, mais le terrain génétique qui favorise la capacité des déclencheurs à provoquer une crise.
Facteurs déclenchants
Anodins en apparence, les facteurs déclenchants sont liés à notre environnement (climat, mode de vie, alimentation), ou aux émotions. Ces facteurs sont appelés « déclencheurs » car ils provoquent ou exacerbent les symptômes des maladies. Parmi les plus fréquents, on peut citer le pollen, les poils d’animaux, ou les acariens qui favorisent les crises allergiques, le climat froid et humide propice aux rhumatismes, le manque de sommeil répété, la sédentarité, et le stress chronique. Ce dernier est un redoutable déclencheur qui ouvre la porte à de nombreuses maladies mentales (anxiété, dépression, troubles de l’humeur et du comportement).
Les déclencheurs agissent uniquement chez les personnes prédisposées au développement de certaines maladies.
Traitement des symptômes
La cause profonde d’une maladie chronique est souvent inscrite dans nos gènes. Il est certes difficile (mais pas impossible, comme le prouve l’épigénétique) d’éviter les symptômes d’une maladie quand un facteur déclenchant vient la « réveiller ». Il est néanmoins prouvé que notre mode de vie, l’alimentation en particulier, peut limiter l’expression de certains gènes. D’autre part, il sera toujours plus facile d’agir sur les symptômes proprement dits afin d’améliorer rapidement sa qualité de vie, que de s’attaquer aux causes qui proviennent de notre constitution naturelle (notre génétique).
Le fait de connaître la cause d’une maladie permet de choisir un principe de traitement.
S’attaquer en priorité au symptôme le plus urgent de la maladie
Soulagement de la douleur
Parmi les différents symptômes, la douleur doit toujours être soulagée en priorité, une fois le diagnostic médical posé. En particulier si elle est le symptôme principal du problème de santé.
Toute douleur chronique affecte directement la qualité de vie, et aggrave l’état psychologique. Les traitements médicamenteux, et les soins complémentaires comme :
- l’acupuncture ;
- la phytothérapie ;
- le yoga ;
- le massage ;
- les exercices de respiration ;
- la méditation ;
- l’hypnose ;
font partie des ressources efficaces qui peuvent être utilisées pour soulager la douleur, et apprendre à mieux la gérer.
Le soulagement de la douleur doit toujours être une priorité.
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Autres symptômes urgents
En toute logique, on traite bien sûr tous les symptômes gênants ou urgents avant de s’attacher à comprendre les causes profondes de la maladie psychosomatique. Connaître la cause permet simplement de choisir et d’ajuster le principe de traitement. De manière générale, identifier l’origine d’une maladie permet de stabiliser son état de santé, tout en créant un terrain favorable à une investigation plus poussée en termes de causes psychologiques. On voit après avoir traité les symptômes les plus urgents (et seulement après !) dans quelle mesure le stress, ou autres déclencheurs émotionnels, peuvent avoir une part de responsabilité dans la maladie.
Une maladie psychosomatique se traite comme une maladie réelle.
Comprendre la cause du problème dans un deuxième temps
Investigation des causes probables
Après avoir soulagé les symptômes les plus gênants, il est temps de se pencher sur les causes probables pouvant générer la maladie. Mis à part la constitution génétique et le stress chronique, un problème de santé peut aussi être lié à l’âge, aux antécédents de santé, au mode de vie, ou encore à l’alimentation. Cette enquête peut inclure une exploration des antécédents médicaux familiaux, et même des tests génétiques. L’analyse des facteurs environnementaux et du mode de vie aide à comprendre quand et comment les symptômes sont aggravés. Ces recherches sont indispensables quand la maladie est chronique, c’est-à-dire quand elle évolue par crises, ou poussées soudaines, entre des périodes de calme et de rémission.
Hypothèses actuelles et explications hormonales
À l’heure actuelle, les chercheurs s’orientent vers plusieurs hypothèses pour expliquer l’influence du psychisme sur les maladies physiques. Parmi ces hypothèses, l’explication hormonale est particulièrement intéressante pour mieux comprendre l’impact du psychisme sur le corps. Par exemple, la sécrétion de cortisol, une hormone du stress, a un effet sur le système immunitaire. Des niveaux élevés de cortisol peuvent l’affaiblir, le rendant plus vulnérable aux infections et aux inflammations. La recherche a aussi démontré que le niveau de cortisol avait une incidence sur la plasticité du système nerveux intestinal.
Les maladies psychosomatiques ne sont pas des « maladies de l’esprit ».
L’impact du cortisol sur le système immunitaire
Le cortisol, produit par les glandes surrénales en réponse au stress, joue un rôle dans la régulation de l’inflammation et du métabolisme. Une exposition prolongée à un niveau élevé de cortisol peut avoir des effets délétères sur le corps, y compris une suppression de la réponse immunitaire (la capacité de l’organisme à se défendre). Cela explique pourquoi certaines personnes sont plus sujettes aux maladies inflammatoires ou aux infections récurrentes lorsqu’elles sont stressées. Ainsi, la maladie de Crohn peut être aggravée par le stress à cause de la réponse inflammatoire modulée par le cortisol. De même, les crises d’eczéma et de psoriasis sont souvent déclenchées ou exacerbées par des périodes de stress intense.
Ne pas tout mettre sur le compte du stress ou du contexte psychologique
Importance de traiter la maladie
Lorsqu’une maladie apparaît, il est important de ne pas tout mettre sur le compte du stress ou du contexte psychologique. C’est d’autant plus vrai lorsqu’elle devient chronique. Certes, le stress peut influencer la manière dont le problème de santé se manifeste. Mais il serait dangereux de croire que le stress est la seule cause du problème ! Le risque est de ne pas traiter la maladie elle-même, de retarder le diagnostic et le traitement, et d’aggraver la situation. Une maladie psychosomatique se traite comme une maladie classique.
Exemples de maladies mal diagnostiquées
Par exemple dans le cas de l’hypertension artérielle, si on attribue ses maux de tête et son état de fatigue uniquement au stress sans vérifier sa pression artérielle, on peut passer à côté du bon diagnostic. De même, ignorer les symptômes de douleurs thoraciques en les attribuant uniquement au stress peut masquer une maladie cardiaque. Les maladies attribuées, à tort, au stress sont nombreuses : maladie de Lyme, maladie cœliaque (intolérance au gluten), maladie de l’intestin irritable, endométriose, migraine, fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, sclérose en plaque, parmi les plus connues.
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Le suivi psychologique et la prise en charge globale de la maladie psychosomatique
Quand le suivi psychologique est bénéfique
Néanmoins, le suivi psychologique présente un intérêt si la maladie dont vous souffrez retentit sur votre état psychologique. Une prise en charge thérapeutique peut vous aider à mieux gérer l’anxiété, la déprime ou la dépression. Elle est très adaptée pour soulager le stress occasionné par les souffrances physiques à répétition. De plus, les états émotionnels négatifs influencent la perception des symptômes. Ces derniers auront tendance à prendre davantage d’ampleur, et à devenir encore plus difficiles à supporter. Les émotions négatives impactent la qualité de vie et, qu’elles soient liées ou non à un inconfort physique, méritent d’être prises en charge.
Prise en charge globale (psy + physique)
Dans les cas où les facteurs psychologiques influencent véritablement votre état de santé, une prise en charge globale est incontournable. Le suivi thérapeutique inclut des consultations avec un médecin pour le traitement de l’aspect physique, et des sessions avec un psychologue, ou un thérapeute, pour aborder l’aspect psychique. Le suivi psychologique ne se justifie que si les facteurs psychologiques influencent véritablement les crises. En effet, la maladie est psychosomatique si le stress, l’anxiété, ou les traumatismes émotionnels jouent un rôle dans l’apparition et l’aggravation des symptômes physiques.
Intégration des méthodes complémentaires
Les pratiques de santé complémentaires comme le yoga, la méditation, l’hypnose thérapeutique, la phytothérapie peuvent jouer un rôle dans votre prise en charge globale. Toutes ces méthodes contribuent à réduire le stress et à améliorer la gestion des symptômes. Cependant, elles s’utilisent en complément des traitements médicaux conventionnels, et non comme des substituts. À vous de trouver l’approche complémentaire la plus adaptée. Renseignez-vous sur ce que chaque pratique peut apporter comme bénéfices au regard de la pathologie dont vous souffrez.
La nuance, en matière de maladie psychosomatique, est importante. Bien que souvent influencé par des facteurs psychologiques, le trouble psychosomatique ne doit pas être simplifié à l’extrême et réduit à une simple cause de stress. Mieux vaut d’abord traiter les symptômes de manière appropriée, puis explorer les causes probables de la maladie dans un deuxième temps. La maladie psychosomatique est une maladie réelle. On doit tenir compte des facteurs génétiques, hormonaux, ainsi que du mode de vie. Une approche intégrative, qui combine traitements médicaux, psychologiques et complémentaires, permet de soulager efficacement ces troubles.
➡️ Pour aller plus loin :
Comment le stress psychologique provoque-t-il des troubles digestifs ? https://www.inserm.fr/actualite/comment-le-stress-psychologique-provoque-t-il-des-troubles-digestifs/#:~:text=%C3%80%20Nantes%2C%20une%20%C3%A9quipe%20Inserm,et%20de%20troubles%20du%20transit.
Les maladies induites par le stress
https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2023-HS4-page-32.html?contenu=article
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